Définition :

L'acouphène est une sensation auditive anormale où la personne entend des bruits (qui sont différents selon l'individu, ex. : sifflements, bourdonnements, pulsations, etc.) dans une oreille ou dans les deux oreilles, sans qu'un son extérieur ne soit présent. Les acouphènes peuvent être occasionnels ou permanents, de faible ou de forte intensité et de différentes tonalités.

 

Il est rarement possible qu'une autre personne puisse entendre l'acouphène (dans ce cas, l'acouphène est généralement dû à une condition neuromusculaire ou vasculaire). Cependant, ce ne sont pas des sons imaginaires, ils existent vraiment.

 

Rares sont les gens qui n'ont jamais eu, à un moment ou à un autre, cette sensation de sifflement ou de bourdonnement dans l'oreille. Selon certaines estimations, entre 10 et 20% de la population adulte, âgées et malentendantes est affectée par les acouphènes. La proportion peut monter à 33% chez les adultes de plus de 65 ans. De 0,5 à 3 % des adultes auraient des acouphènes qui interfèrent fortement sur leur vie quotidienne.

 

Cause :

Les acouphènes peuvent être présents chez une personne avec une audition normale ou chez une personne avec une surdité. L'acouphène n'est pas une maladie, il est plutôt le symptôme que quelque chose ne va pas dans l'oreille ou dans le corps en général. Ses causes sont variées et nombreuses. Il se peut même qu'un acouphène n'ait pas de cause identifiable.

 

La principale cause des acouphènes est le dommage au système auditif causé par l'exposition au bruit excessif et le vieillissement. Une étude indique que les hommes ayant travaillé dans le bruit pendant plus de 10 ans courent 2,6 fois plus de risques de souffrir d'acouphène. Parmi les autres causes possibles, il y a des problèmes ou des maladies de l'oreille tels que l'otosclérose, du cérumen (cire d'oreille), maladie de Ménière, tumeur; des médicaments; des problèmes métaboliques tels que le diabète, l'hypertension artérielle, des problèmes cardiovasculaires ou des désordres thyroïdiens; des facteurs psychologiques tels que l'anxiété, le stress, la dépression, des événements perturbateurs/traumatisants et même des problèmes d'articulation de la mâchoire ou un ajustement du dentier. Des habitudes de vie telles qu'une consommation abusive de sel, d'alcool, d'épices ou de certains produits naturels sont des facteurs qui peuvent aggraver les acouphènes.

 

Dérangement :

Ce n'est pas tant l'intensité que la perception de l'individu qui influence le dérangement. Certains critères peuvent aider à juger du dérangement engendré par l'acouphène : difficulté de concentration, difficulté à se détendre, augmentation du stress, difficulté à tolérer le silence, problème de sommeil, irritabilité, fatigue...

 

Solutions :

Certaines solutions sont possibles pour ceux qui jugent leur acouphène comme étant très dérangeant. Les thérapies reconnues ne visent pas à éliminer les acouphènes, mais à réduire les situations où ces derniers nuisent àla qualité de vie. L'efficacité et les effets des thérapies diffèrent selon les personnes.

 

Si l'examen audiologique démontre que l'acouphène n'est pas causé par un problème soignable (cérumen, mâchoire, otosclérose...), les premiers conseils sont de se détendre (éviter le stress), réduire la fatigue, limiter les bruits excessifs et faire de bons choix alimentaires : éviter la cigarette, l'abus de sel, de sucre et d'alcool.

 

L'approche instrumentale est une des techniques les plus efficaces. Par exemple, un appareil auditif peut camoufler l'acouphène ou détourner l'attention sur d'autres sons. Des bruits environnementaux (musique, ventilateur...) soulagent aussi temporairement de l'acouphène en évitant le silence.

Le masqueur sonore (qui a l'apparence d'un appareil auditif) émet un bruit et peut être utilisé pour enlever temporairement l'acouphène de la personne avec une acuité auditive normale, mais il est peu utilisé en raison du faible taux de succès, d'une augmentation possible du dérangement de l'acouphène et parce que peu de personnes aiment remplacer l'acouphène par un autre bruit.

 

D'autres techniques ont aussi été proposées : les thérapies cognitives (restructuration cognitive, diversion de l'attention, imagerie mentale), le masquage, la TRT (Tinnitus Retraining Therapy), le biofeedback, la médication (peu efficace), certaines méthodes alternatives (hypnose, acupuncture...) et même des herbes naturelles. En recherche, plusieurs autres avenues sont aussi explorées.

 

Les résultats des études nous laissent croire qu'une intervention, quelle qu'elle soit, va entraîner une amélioration, particulièrement lorsqu'on y inclut une partie counseling. Il est cependant important de se renseigner avant d'entreprendre un traitement, car il peut avoir des impacts négatifs (voir dangereux). N'hésiter pas à consulter un audiologiste ou un organisme comme Acouphènes Québec (http://acouphenesquebec.org ou 1-877-276-7772 - anciennement le RQPA : Regroupement québécois pour personne avec acouphènes). Votre audiologiste ou votre ORL peuvent vous aider ou vous référer à un centre de réadaptation spécialisé.